campagnol des champs

Rongeurs et arbres fruitiers : amis ou ennemis

Les pépinières et les vergers sont des lieux animés, où les rongeurs et autres petits mammifères ont leur part de responsabilité. Parfois, ces petits animaux peuvent causer des dégâts considérables à nos arbres fruitiers. C'est pourquoi nos experts pépiniéristes vous offrent leurs conseils pour identifier les rongeurs, décider s'ils sont les bienvenus ou s'ils doivent être éloignés, et enfin, comment les éloigner. Dans cet article, nous vous présentons tout ce que vous devez savoir sur les interactions entre les rongeurs et les arbres fruitiers, afin que vous puissiez protéger efficacement vos cultures tout en favorisant la biodiversité locale.

La taupe

La taupe noire (Talpa Europea) est un allié précieux des pépinières. Voici ce que vous devez savoir sur cette petite bête :

Taupe
  • Elle mesure entre 12 et 15 centimètres.
  • Elle pèse entre 65 et 120 grammes.
  • Elle a un museau allongé.
  • Elle remue la terre et se nourrit de vers de terre et d'insectes.
  • Elle forme des galeries et de grosses taupinières hémisphériques à la granulométrie fine.
  • Ses galeries forment un vaste réseau souterrain.

Attention à ne pas la confondre avec le campagnol terrestre (Arvicola terrestris), qui forme des taupinières plus aplaties, distribuées irrégulièrement, et à la granulométrie plus grossière. La taupe est donc une alliée pour vos arbres fruitiers, car elle aide à améliorer la qualité de la terre.

Le campagnol

Le campagnol est un nuisible important pour nos vergers et peut rapidement anéantir tous nos efforts. Mesurant de 10 à 20 centimètres, il possède de petites oreilles, de petits yeux et une queue relativement courte. Parfois appelé mulot, ce terme est inapproprié.

Pendant l'été, les campagnols sont rarement remarqués, étant petits et nocturnes. De plus, ils se nourrissent discrètement de graines, feuilles, insectes, etc., causant rarement des dommages notables, et passent alors inaperçus.

En revanche, en hiver, lorsque le sol est gelé, les campagnols ne trouvent pas toujours suffisamment de nourriture pour survivre. Ils cherchent alors des sources de nourriture alternatives. Ils creusent des galeries souterraines et se nourrissent des racines de nos arbustes et jeunes arbres fruitiers, ainsi que de leur collet (la partie de l'arbre juste au-dessus du sol).

On constate alors un arrêt de croissance de l'arbre, suivi d'un jaunissement des feuilles qui peut entraîner la mort de la plante. Les dégâts sont surtout visibles au printemps, lorsque la neige fond. Il est alors trop tard pour agir. Si l'arbre est greffé (comme la plupart des arbres fruitiers), même en le taillant, l'arbre qui repoussera ne sera plus le cultivar qui avait été choisi à l'origine.

En France, il existe deux types de campagnols responsables des attaques dans nos vergers : le campagnol terrestre, qui forme des taupinières et ronge les racines, et le campagnol des champs, plus petit, qui creuse également des galeries mais sans former de taupinières. Ce dernier s'attaque au collet des arbres.

Le campagnol terrestre (ou rat taupier)

campagnol terrestre

Le campagnol terrestre, également appelé rat taupier ou grand campagnol (Arvicola terrestris), peut peser jusqu'à 300 grammes et a un corps plus rond que le campagnol des champs. Il possède un pelage brun roux ou clair.

Dans les zones infestées par le campagnol terrestre, il est courant de constater un jaunissement du couvert herbacé, car ces rongeurs se nourrissent des racines des plantes ou des parties vertes des plantes accessibles depuis leur galerie. Ces animaux opportunistes s'attaquent également aux racines de jeunes arbres fruitiers en les rongeant dans la profondeur du sol. Un campagnol terrestre peut consommer son propre poids en racines par jour.

Le campagnol terrestre réaménage sans cesse ses galeries souterraines. Les taupinières qu'il produit ont une forme aplatie et sont distribuées de manière irrégulière.

Le campagnol des champs

campagnol des champs

Le petit campagnol, également appelé campagnol des champs (Microtus arvalis), a un corps brun-roux en été et plus gris en hiver. Afin d'éviter d'être exposé à ses prédateurs, il se crée des sentiers sous l'herbe haute et circule sous la neige en hiver.

Le campagnol des champs creuse des galeries plus petites que le campagnol terrestre. On peut généralement observer de nombreux orifices les uns à côté des autres ainsi que des coulées semi-ouvertes (galeries de surface) très visibles lors des périodes de sécheresse, car il rejette la terre à l'orée des trous.

Le campagnol des champs se nourrit de plantes prélevées en surface, comme les plants hivernés dans les serres, mais aussi de l'écorce des jeunes arbres et de graines. Il est notamment friand de l'écorce des jeunes arbres fruitiers.

Les traces laissées sur l'écorce par les dents du campagnol des champs sont de formes irrégulières, orientées dans plusieurs angles. Ces marques sont plus petites que celles d'autres animaux tels que le lièvre, le lapin et la marmotte. Dans les contenants de plantes vivaces, on observe parfois des galeries creusées par les campagnols qui se nourrissent des racines.

Ces rongeurs s'attaquent à de nombreux porte-greffes, mais avec une préférence pour le M9 (nanifiant du pommier), le M106 (demi-tige pommier) et le cognassier. Cependant, ils peuvent également endommager des porte-greffes francs de type bittenfelder (pommier) ou kirschensaller (poirier).

La marmotte

marmotte

La marmotte commune (Marmota marmota), également connue sous le nom de siffleux, est un petit mammifère fouisseur vivant dans les zones montagneuses d'Europe et d'Asie. Elle mesure entre 40 et 60 centimètres de long et pèse entre 2 et 5 kilogrammes. Les marmottes sont des animaux sociaux qui vivent en colonies de plusieurs individus. Elles sont facilement reconnaissables grâce à leur pelage brun clair, leur museau court et leur queue touffue.

Les dégâts causés par les marmottes

Bien que les marmottes ne soient pas des prédateurs des arbres fruitiers, elles peuvent causer des dégâts indirects en creusant des galeries dans le sol. Ces galeries peuvent affaiblir les racines des arbres et les rendre plus sensibles aux maladies et aux attaques d'autres animaux, tels que les campagnols.

Les avantages des marmottes pour l'écosystème

Cependant, les marmottes sont également bénéfiques pour l’écosystème : elles aident à maintenir la qualité des sols grâce à leur régime alimentaire à base de plantes et contribuent à la pollinisation. Ainsi, si vous remarquez des traces de marmottes dans votre pépinière ou verger, il est important de considérer les conséquences de leur élimination.

Les méthodes de dissuasion naturelles

Au lieu de repousser immédiatement les marmottes, il est recommandé d'utiliser des méthodes de dissuasion naturelles pour les éloigner de vos arbres fruitiers. Par exemple, planter des herbes aromatiques comme de la menthe ou de la lavande autour de vos arbres peut les repousser. De même, l'utilisation de grillages autour de vos arbres peut également empêcher les marmottes d'y accéder. N'utilisez pas de pièges ou de méthodes qui pourraient blesser ou tuer les marmottes, car elles sont protégées par la loi dans de nombreux endroits.

Le mulot, la musaraigne et la souris

Le mulot, la musaraigne et la souris ne sont généralement pas considérés comme des ennemis des arbres fruitiers en pépinière. Cependant, il est important de les identifier correctement en les capturant avec des pièges à souris afin de déterminer s'il est nécessaire d'intervenir.

Le mulot est souvent confondu avec le campagnol, mais il peut être différencié par ses yeux et ses oreilles plus grands, ainsi que par son corps plus allongé. Bien qu'il puisse endommager les racines des légumes et des bulbes, il est beaucoup moins nuisible pour les arbres fruitiers, ce qui en fait une menace limitée pour une pépinière.

souris

Les souris sylvestres et les souris à pattes blanches se nourrissent principalement de graines et d'insectes. Elles peuvent pénétrer dans les bâtiments en hiver pour nicher et se nourrir. La souris commune, quant à elle, peut causer des dégâts importants dans les habitations, mais n'est généralement pas une menace pour les arbres fruitiers en pépinière. Les souris sauteuses, elles, hibernent et ne causeraient donc pas de problèmes en agriculture. Les souris sont facilement distinguables des campagnols grâce à leurs grandes oreilles visibles.

Enfin, la musaraigne est un petit mammifère insectivore qui peut être bénéfique pour l'écosystème de la pépinière, car elle se nourrit d'insectes nuisibles pour les arbres fruitiers. Sa présence ne pose pas de menace majeure pour les arbres fruitiers dans une pépinière, mais peut indiquer une infestation de ravageurs tels que des insectes et des larves.

Le lérot (ou rat fruitier)

Le lérot, également connu sous le nom de rat fruitier, est un petit rongeur nocturne qui se trouve généralement dans les zones boisées. Bien que mignon avec sa petite taille (environ 15 cm sans la queue) et son poids plume (de 50 à 100 grammes), il peut causer des dommages considérables s'il niche dans votre jardin.

Pour identifier le rat fruitier, vous pouvez vous fier au contour de ses yeux, car il arbore un masque noir autour des yeux. Sa queue touffue, d'une longueur d'environ 10 cm, est généralement bicolore, noire et blanche. Les grandes oreilles et les dents pointues du rat fruitier, en particulier ses incisives, lui permettent de ronger tout ce qu'il trouve.

Le rat fruitier est un excellent grimpeur qui vit principalement dans les arbres. Sa souplesse, son agilité et sa capacité à faire des bonds impressionnants en font un monte-en-l'air de premier ordre. Il vit généralement dans des cachettes en hauteur, comme des trous dans les arbres, des crevasses dans les rochers, des petits terriers en hauteur ou des cavités dans des bâtiments. Le rat fruitier est nocturne, cherchant de la nourriture et se reproduisant la nuit, dormant le jour. Sa durée de vie est de 3 à 4 ans dans la nature.

Le rat fruitier est actif d'avril à octobre, mais son activité ralentit considérablement de la mi-octobre au début du printemps, car il hiberne pendant cette période.

Si des rats ont envahi votre jardin, ils n'hésiteront pas à grimper sur les arbres à la recherche de nourriture, ce qui peut causer des dommages considérables aux arbres fruitiers. Pour empêcher cela, il est recommandé d'encercler le tronc des arbres en fixant une tôle en zinc ou en aluminium, empêchant les rats et les rongeurs de grimper. Les tôles font généralement 50 cm de haut, ce qui empêche les rats de gagner le sommet de l'arbre en sautant depuis le tronc. Les rats peuvent faire un bond d'environ un mètre sans élan grâce à leurs pattes arrière, mais étant donné qu'ils se retrouvent à la verticale accrochés au tronc qu'ils escaladent, ils ne peuvent pas prendre cet élan et glissent le long de la tôle. Ils ne peuvent donc pas gagner le sommet de l'arbre pour y faire un nid ou en manger les fruits.

Les lapins et les lièvres

Dans une pépinière, on peut aussi parfois rencontrer des petits mammifères de l'ordre des lagomorphes, tels que le lapin à queue blanche (Sylvilagus floridanus) et le lièvre d'Amérique (Lepus americanus). Bien qu'ils ne soient pas des rongeurs, ces animaux peuvent tout de même causer des dommages aux arbres fruitiers en les grignotant.

Pour éviter cela, vous pouvez prendre les mesures suivantes :

  • Protéger les arbres avec des grillages ou des filets. Les mailles du grillage ne doivent pas dépasser 2,5 cm pour empêcher les lapins de passer à travers.
  • Planter des plantes répulsives telles que les oeillets d'Inde, la lavande ou le thym. Ces plantes dégagent une odeur que les lapins n'apprécient pas.
  • Installer des répulsifs sonores pour éloigner les lapins. Ces appareils émettent des ultrasons qui dérangent les animaux et les empêchent de s'approcher des arbres.

Repousser les campagnols

Prévenir l’apparition des campagnols dès la plantation

Lors de la mise en place de votre verger ou pépinière à arbres fruitiers, il est essentiel de prendre en compte le risque de pullulation des campagnols. Voici quelques conseils pour éviter leur apparition dès la plantation :

  • Choisissez soigneusement l'emplacement de votre verger en tenant compte du risque de présence des campagnols.
  • Optez pour une période de plantation adaptée pour éviter que les campagnols ne s'installent avant que les arbres ne soient bien enracinés.
  • Préparez le sol en profondeur pour rendre la tâche plus difficile aux campagnols.
  • Choisissez des porte-greffes peu attractifs pour limiter l'attrait de votre verger pour ces petits rongeurs.

Prévenir l’apparition des campagnols avec un terrain sain

Pour protéger vos arbres fruitiers des campagnols, la lutte préventive est la plus efficace. Cela implique de créer un environnement peu propice à leur bien être. Voici quelques conseils pour entretenir votre terrain dans ce but :

bovin qui broute
  • Tondez régulièrement votre terrain pour éviter les zones herbeuses un peu sauvages. Ces zones sont souvent propices à l'installation des campagnols, surtout au pied des arbres fruitiers.
  • Si possible, installez un pâturage tournant de bovins et ovins. En plus d’avoir pour effet de tondre naturellement votre terrain, les vibrations et le piétinement des animaux perturbueront le campagnol terrestre. Toutefois, veillez à protéger les arbres avec des corsets métalliques pour les bovins ou du grillage à mailles carrées pour les moutons.
  • Évitez de produire du foin sur un jeune verger, car les paillis épais attirent les campagnols. Ces rongeurs y trouveront un refuge idéal, cachés des rapaces et des renards, leurs prédateurs naturels.

Repousser les campagnols grâce à leurs prédateurs

Les campagnols peuvent causer des dommages importants aux arbres fruitiers. Heureusement, il existe plusieurs moyens de les éloigner, notamment en faisant appel à leurs prédateurs naturels. Les chats, les corneilles, les chouettes, les hiboux et autres rapaces, les renards, les coyotes, les belettes, les grande musaraignes, les mouffettes et les couleuvres sont tous des prédateurs naturels des campagnols.

Une solution simple est donc de favoriser l'installation de ces prédateurs autant que possible. Par exemple, vous pouvez installer des perchoirs ou des nichoirs à rapaces dans les jeunes vergers dépourvus de vieux arbres pouvant offrir des points d'observation aux prédateurs. Les rapaces vont ainsi pouvoir surveiller les mouvements des campagnols.

Pour fabriquer vos propres perchoirs, vous pouvez utiliser un morceau de latte de toiture de 3 mètres, que vous vissez directement sur le tuteur de l’arbre. Il est recommandé d'en placer jusqu'à 3 par hectare s'il n'y a aucun grand arbre autour. Les rapaces les adoptent rapidement, et c'est majoritairement efficace contre le campagnol des champs.

La pose de perchoirs a également l'avantage de protéger vos jeunes arbres, dont l'axe principal reste fragile. Les rapaces éviteront de s'y poser et de casser l'axe.

hibou

Cependant, l'idéal reste de vieux arbres dans lesquels viendront s'établir des rapaces, tels que les chouettes chevêches. Si vous régénérez un vieux verger, gardez quelques vieux arbres, même morts.

Le renard est également un précieux allié dans la lutte contre les campagnols, car c'est un prédateur très efficace contre les deux types de campagnols. Un couple de renards peut consommer près de 6000 campagnols sur une année. Mais il n'y a pas que le renard, les belettes et les fouines sont également de redoutables prédateurs.

En aménageant des tas de pierres et de bois (résidus de vos tailles par exemple) dans le verger, vous attirerez les belettes et les fouines. Cela les encouragera à venir chasser les campagnols, aidant ainsi à protéger vos arbres fruitiers.

Agir rapidement face aux premières galeries

Lorsque vous apercevez les premières galeries de campagnols, il est crucial d'agir rapidement pour éviter qu'ils ne causent des dommages irréversibles à vos arbres fruitiers. Vous pouvez commencer par remuer la surface de la terre à l'aide d'une fourche-bêche ou d'un croc pour détruire leurs tunnels.

Ensuite, il est recommandé d'utiliser des répulsifs pour éloigner ces rongeurs :

  • Disposez des déchets d'ail, de la fritillaire impériale ou du purin de sureau (que vous pouvez faire vous-même) à l'entrée de leurs tunnels.
  • À proximité des cultures à protéger, plantez des rameaux de sureau munis de quelques feuilles.
  • Mélangez de la terre avec des cheveux (les campagnols détestent cela) près des arbres abîmés et même des tunnels.
  • Utilisez des répulsifs du commerce à base d'huile d'os.

Protéger les arbres

Pour protéger vos arbres fruitiers des campagnols, une technique efficace consiste à planter sous des poches grillagées ou à entourer les arbres de protecteurs blancs en spirale.

Au moment de la plantation, vous pouvez utiliser du grillage à poule de maille 13 mm. Chaque poche nécessite environ 1 mètre par 2,5 mètres de grillage. Le panier formé est placé dans le trou de plantation, puis le grillage est ramené autour du tronc jusqu'à la hauteur de la greffe. Cela permet de protéger l'arbre du petit campagnol des champs, en empêchant les rongeurs d'accéder aux racines et au collet.

Cependant, cette méthode de protection ne durera que deux à trois ans, car la poche se dégradera rapidement au contact de l'humidité du sol et des acides humiques. Néanmoins, elle n'endommagera pas les racines.

Pour les arbres plus grands, vous pouvez entourer le tronc d'une spirale de protection (de couleur claire pour ne pas amplifier la chaleur sur l'écorce) jusqu'à une hauteur de 45 centimètres, ou plus selon le couvert de neige habituel. Faites attention à ne pas blesser l'écorce lors de l'installation des spirales et retirez-les une fois le printemps venu pour ne pas entraver la croissance des troncs.

Pour les arbustes, si les campagnols ont grignoté l'écorce tout autour des branches, la sève ne pourra plus remonter, ce qui causera la mort de la partie supérieure de l'arbuste. Dans ce cas, la seule solution restante est de faire une taille de rajeunissement en rabattant l'arbuste.

Les pièges à campagnols

Si votre jardin est envahi par les campagnols et que ces derniers causent des dégâts à vos arbres fruitiers, vous pouvez recourir à des pièges pour les éloigner. La période idéale pour piéger ces rongeurs est de septembre à mars, pendant laquelle vous pourrez capturer les quelques couples qui passent l'hiver dans vos parcelles. Chaque femelle piégée réduira la pression sur le verger, car un couple capturé en début de saison signifie une centaine de campagnols en fin de saison, ces animaux se reproduisant rapidement.

Il existe deux types de pièges :

piège à rongeur
  • Les pièges à trappes, qui fonctionnent avec un appât et capturent sans tuer. Toutefois, d'autres proies peuvent s'y retrouver piégées par erreur, ce qui nécessite de libérer les animaux piégés suffisamment loin dans la campagne afin qu'ils ne reviennent pas. Il est également conseillé de vérifier leur fonctionnement au moins une fois par jour.
  • Les pièges à ressort (ou pièges topcat), placés à l'entrée des galeries des campagnols que vous attirez avec un appât. Ils fonctionnent sur le même principe que la tapette à souris, provoquant la mort immédiate du campagnol piégé.

Pour appâter les campagnols, vous pouvez utiliser du beurre d'arachide. Portez des gants lorsque vous manipulez les pièges pour éviter d'y laisser votre odeur.

Pour bien circonscrire les zones de piégeage, recherchez les taupinières à campagnols dans votre verger. Ensuite, localisez les galeries à l'aide d'une sonde et creusez le trou nécessaire au placement du piège dès que vous détectez une galerie. Vous pouvez placer les pièges à environ 8 mètres les uns des autres. Il est rare de capturer un deuxième campagnol exactement au même emplacement.

Si vous capturez plus de 25% des campagnols (soit 5 captures pour 20 pièges) dans votre verger, cela indique que les populations nécessitent une intervention.

Grillager le verger pour empêcher l’accès aux campagnols

Les campagnols peuvent causer des dégâts considérables aux arbres fruitiers en grignotant les racines. Pour protéger vos arbres, voici une solution extrême : grillager le pourtour de votre verger. Vous pouvez enterrer du grillage fin sur au moins 60 centimètres pour empêcher les campagnols de rejoindre les racines de vos arbres en sous-sol. Cette mesure préventive est efficace, mais il est probable que vous deviez combiner plusieurs méthodes pour venir à bout de ces petites bêtes.

La lutte chimique avec les rodenticides

Pour repousser les campagnols, il existe des rodenticides homologués pour une utilisation en pépinière. Toutefois, il est important de noter que leur usage est déconseillé sauf si les populations de rongeurs sont élevées ou que des dommages importants ont été causés dans les années précédentes. De plus, leur efficacité est relativement faible, leur usage peut être dangereux pour la faune auxiliaire et ils engagent le pépiniériste dans une stratégie de lutte répétitive et peu rentable.

Ces appâts, qui sont principalement des anticoagulants ou des poisons puissants, doivent être manipulés avec prudence, car ils sont extrêmement toxiques pour les humains et mortels pour les animaux domestiques et de la faune. Il est donc important de veiller à ce que les jeunes enfants et les animaux de compagnie ne puissent pas y avoir accès. De plus, il ne faut pas laisser les prédateurs des campagnols y accéder, au risque de les empoisonner.

Même sous forme solide, il est recommandé de porter un équipement de protection approprié (gants, habit à manches longues, lunettes et bottes) ainsi qu'un masque approuvé NIOSH en raison de la poussière qui peut se dégager lors de la manipulation.

Il est également important de bien identifier les contenants d'entreposage des appâts empoisonnés avec la mention "POISON". Ils doivent être rangés hors de portée des enfants et des animaux domestiques. Après manipulation de ces appâts, il est important de se laver les mains (même si l'on porte des gants) et de ne pas manipuler les rongeurs morts avec les mains nues.

Pour éviter de nuire aux animaux non ciblés, il est recommandé de choisir des rodenticides sous forme de pastilles ou de blocs, et de ne surtout pas répandre de rodenticides en granulés à la volée. Pour la plupart des produits, il est obligatoire de les poser dans des caches, ce qui permet également de les protéger de l'humidité et de la pluie.

Conclusion

Les petits rongeurs, en particulier le campagnol, sont des ennemis redoutables pour les arbres fruitiers dans les pépinières. Afin de protéger les arbres contre ces ravageurs, il est nécessaire de mettre en place des mesures préventives telles que l'entretien régulier de la pelouse pour éliminer les cachettes des rongeurs et favoriser la présence de prédateurs naturels. Les solutions actives, comme les répulsifs et les techniques de chasse, peuvent également être utilisées pour éliminer ces nuisibles. En prenant soin de ces mesures, les pépiniéristes peuvent réduire les dommages causés par les rongeurs et favoriser une croissance saine des arbres fruitiers.